Jeudi 10 août 2006 à 1:22

Sire printemps se leva, et marcha, errant par monts et par vaux, flânant ici et la, quand il l'a vit. Ses yeux se posèrent sur elle, la fée moria, celle qui trouble et qui maudit.
Pourtant, il était soleil, pourtant, il était ciel, pourtant il était pluie, pourtant il était vie. Mais son coeur battit pour la première à la vue de son visage qui respirait l'ennui. Il s'approcha, luttant contre cette envie de courir et de la voler, retenir captive celle qui détenait déjà son coeur. Il s'approcha doucement, se fondit dans la rivière et elle se contemplait et resta là et écouter son chant. Cette ode était tellement mélancolique qu'il se mit à pleurer, lui la rivière Elle se mit à grossir, à déborder, autant de souffrance que d'amour, car si son coeur était pris, il ne pouvait rester avec elle. Il se laissa emporter par le courant, lui qui était déjà dévasté, et attendit la nuit. Et sous la lumière de lune laissa éclater sa douleur et son envie. Il la désirait, elle, l'objet de sa passion, mais il ne pouvait lui offrir ce qu'elle désirait, car il était pas libre, enchaîné à ses pouvoirs.

Il était le printemps, et il devait faire battre le coeur de dame nature. Et pourtant, il resta, et chaque jour, il l'épia, changeant de forme à chaque fois. Tantôt fleur, tantôt rosée, tantôt feuille, tantôt nuage. Chaque jour, il l'approchait, espérant un jour qu'elle ferait attention à elle. Et puis, un jour, elle l'appela, lui, printemps
 - Je sais que tu es la, être. Alors, qui es tu, et que désires tu, toi qui m'observe depuis tant de tant. Quel est ton souhait.
Alors, il descendit de son nuage, et lui apparu dans toute la splendeur de son apparat.
- Je suis printemps Je suis celui qui vit, et pourtant, je dépéris car tu m'as dérobé mon coeur. Je ne puis rester, car bientôt viendra le moment du changement. Mais en échange de mon coeur, je désire un présent. Une mèche de tes cheveux

Alors, Moria coupa une de ses mèches avec ses ailes, et la jeta au vent, qui, fidèle destrier lui rapporta l'objet de ses désirs dans ses mors.
Printemps pris la mèche de cheveux et s'engouffra dans le vent, chevauchant les alysées et hurlant son bonheur. Il n'avait été que nuage, mais face à son amour, il devient soleil, il devient chaleur, il devint Eté. 
Et tous les jours, il descendit auprès de son aimée, et s'assit auprès d'elle, s'abreuvant de ses chants et de ses paroles, captant chacun de ses regards, volant chacun de ses souffles.

Mais son bonheur devait tourner court. Un jour, Moria lui dit qu'elle devait partir bientôt. L'heure était venue pour elle de rejoindre ses frères à l'intérieur  de la terre. Les fées n'appartenaient qu'aux fées, telle était la loi d'Oberon. Le temps était si court, si court.

Eté fuit à travers la foret, hurlant sa peine et son désespoir. Frappant les arbres qui perdaient leurs feuilles de terreur. Déclanchant des tempêtes. Et au coeur de la foret, Eté devient pleur, devint pluie, devint Automne
Et chaque jour, il revint auprès de son aimée, lui déclarant sa flamme, lui offrant son coeur, lui exprimant sa peine. Et chaque jour Moria le repoussa, fée cruelle d'entre les cruelles. Et chaque jour, Automne s'enfuit dans la foret, arrachant plus de feuille, terrorisant plus d'animaux qui s'enterraient dans la terre ou se refugiaient dans des grottes, craignant son courroux, effrayant plus d'arbres.
Puis, un jour, ce jour maudit arriva ou Automne trouva la clairière vide. Moria était partie, s'envolant seule à travers les pierres et la terre. Cruelle objet de son désir.

Et automne maudit le ciel, et pleura, pleura, se vidant peu à peu de toute substance, rugissant sa peine, et la crystallisant. De ses yeux sortirent de la glace et de la neige. De sa bouche, le vent du nord mugit dans le ciel. A ses pieds, le sol gela. Ses cheveux se brisèrent. Ses yeux moururent. Il pleura, pleura, assis au bord de l'eau. Peu à peu, la vie le quitta, ne laissant qu'un vague débris plissé par le vent. Et automne devint hiver, vielle créature assise dans la neige et froide comme la pierre. Son coeur était mort.
Il dormait depuis des mois, quand un son parvint à percer sa carapace de pierre et de glace. Un chant, aérien qui se promenait dans la clairière. Il ouvrit les yeux, et vit l'objet de son amour se regardant dans la glace. Elle était revenue. Moria était la.
Elle ne pouvait le voir dans cet état, vieil homme rongé par le désespoir, craquelé par la pierre. Et il disparut dans les airs, et pourtant criant sa joie. Il plongea dans le soleil, qui fondu son habit de glace, se lança dans le vent qui lui offrit des brises pour chevelure.
Et soudain, il redevint chaleur, vie et plaisir,  il redevint Printemps. Et tel qu'il était,

il retourna épier l'objet de son amour. Sa moria

 

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