Dimanche 3 janvier 2010 à 20:39

 Ca y est, nous sommes en 2010. Nous allons bientôt rentrer dans une nouvelle décennie. Ce qui me va très bien. De mon avis personnel, la décennie 2000 a été, vous m’excuserez de la virulence des expressions, une décennie d’appauvrissement intellectuel généralisée.

La, j’imagine que tout le monde a ouvert grand ses yeux et s’est dit dans sa tête « il n’a pas encore décuvé, cui-là ! ». Et pourtant, c’est un fait que l’on peut retrouver dans tous les domaines. C’est d’ailleurs assez amusant. Les années 80 étaient les années de l’espoir. Les années 90 celles du boom technologique. Mais qu’est ce qui a été vraiment marquant, dans les années 2000 ? Pour ma part, rien n’a spécialement grâce à mes yeux (à part peut être Half Life 2). La décennie du médiocre

Dans pratiquement tous les domaines, que ce soit la musique, le cinéma, le jeu vidéo ou le visuel, l’expression libre et avant-gardiste des années 80 a été censurée et bridée au cours des 20 dernières années, de façon à être formatée pour se conformer au mieux possible à des standards « économiquement et moralement optimums ». Le cinéma se fait censurer à tout bout de champ (cela dit, sur un certain point, ce n’est pas plus mal, j’en avais marre de voir sans cesse des scènes « pour adultes » dans les films qui n’avaient pas de raison particulières d’être la), à croire que la violence et la luxure sont devenus persona non grata, cela ne donnant malheureusement pas de meilleurs films. La musique est tellement formatée qu’aux derniers NRJ Awards, j’étais incapable de distinguer les nominées en artiste française de l’année.
Résultat, on constate que l’économie et l’art ne font pas bon ménage. Vous voulez une preuve banale : souvenez-vous de votre enfance, quand vous étiez jeunes et insouciants. Et que vos dessins animés du samedi matin ressemblaient à quelque chose. Maintenant, on balance à nos enfants des trucs tellement débiles et édulcorés que j’ai peur pour la génération suivante. Le plus amusant étant que cela a été fait afin de pouvoir donner à nos enfants des bases stables de non violence et de paix. Quand je vois les mômes de 13 ans de maintenant, élevés à Oui oui et Dora et qui serait capable de pousser une petite vielle sur les voies d’un métro pour voir si c’est marrant, je ne suis pas sur que ca marche.


Les années 90 étaient inscrites sous un œil neuf et brillant. L’effondrement du mur puis du bloc de l’Est avaient soufflé un air de liberté et d’ouverture dans le monde entier. Les mouvements sociaux comme le racisme et le féminisme « virulent » étaient en plein essor, portés fièrement par l’esprit libéré et euphorique du monde. On était alors dans une optique de plaisir, d’élargissement et de largesse. Tout cela a été soufflé littéralement par le 21e siècle. On se retrouve désormais dans un monde censuré en tout point. On dirait que l’abondance fictive d’information via la toile a engluée la vraie. Big brother is watching you !! ( j'exagère, mais à peine ) 

Bien sur, tout le monde va me dire « c’est du au 11 septembre ». Là, une onomatopée grossière a été bloquée in extremis par mes dents, et je me contenterai de dire que les deux tours n’ont été qu’une excuse. Une excuse tragique, mais une excuse quand même. Non, ce qui s’est vraiment passé, c’est qu’avec la chute du mur et du bloc communiste, le libéralisme sauvage et la mentalité qui va avec se sont retrouvés avec les coudées franches. En effet, quelle alternative le monde moderne a-t-il ? Pyongyang ? Je ne suis pas communiste (désolé, m’man), et je ne le serai jamais. Le communisme totalitaire est aussi foireux que le libéralisme. Mais l’avantage que l’on a eu au cours du 20e siècle, c’est que l’antagonisme entre les deux rendait obligatoire une certaine séduction économique. Le « monde libre » se devait de donner des conditions de vie aussi bonnes que possible, afin de rendre "idiot" une éventuelle tentation vers la gauche pure. Quand on voit maintenant à quoi ressemble la Russie, l’Allemagne de l’est et la France, on se dit que péter le mur n’était peut être pas l’idée la plus géniale que l’on ait eu (eux même le pensent, d’ailleurs). 

Mais là où on voit réellement l’impact des deux tours (et accessoirement celui des medias, étendards des partis voulant se faire réélire), c’est le climat d’hostilité ambiante qui a découlé de cela. Pour commencer, l’obscurantisme et l’ostracisme religieux sont revenus à grandes foulées, alors qu’on avait passé plus d’un quart de siecle à essayer de les faire dégager. La laïcité perd de plus en plus de son influence (aidée grandement en cela par notre président préféré), talonnée fortement par un communautarisme aussi psychorigide qu’un radar automatique. Al Qaida monte en force régulièrement, renforcée par le traitement auquel à droit à travers la communauté musulmane à chaque attentat. Un peu comme si la communauté chrétienne se faisait jeter des pierres à chaque fois qu’un membre de Focus on Family faisait exploser un hôpital pro avortement.

Mais bon, si cela s’arrêtait juste à la religion, ca pourrait presque passer. Le problème, c’est qu’on retourne à l’ethnocentrisme et au « sociocentrisme » (néologisme que je viens d’inventer, j’avais la flemme de chercher le mot adéquat dans le dictionnaire) de manière fulgurante. Des propos qui auraient jeté un opprobre en titane pur il y a dix ans lèvent juste une légère houle, de nos jours. A croire que Touche pas à mon pote, ca s’est fini il y a dix ans. On se retrouve dans une dimension de mise en conflit perpétuelle des différentes couches de ce pays. Les pauvres contre les riches, les fonctionnaires contre le privé, les noirs contre les blancs contre les arabes. Cela en devient ridicule. Surtout que la liberté journalistique devient de plus en plus exigüe, et donc ces situations sont mis en avant en permanence, jetant à tout bout de champ de l’huile sur le feu.

Pour pas mal de gens que je connais, l’état actuel de la France est du à l’arrivée de Nicolas Sarkozy et de sa prise de pouvoir sur le monde politique. Bullshit. Nicolas Sarkozy est un symptôme, pas une cause. Le monde politique global est dans un marasme intellectuel à faire frissonner Nietzche. Et je ne suis pas sur que cela soit près de changer. En fait, on a meme fait un bon de 50 ans en arriere. Depuis quelques temps, la xénophobie est redevenu politiquement correcte. On la cache sous deux tonnes de pseudo bons sentiments et on lui donne un petit air neuf (genre 1m60, l'air neuf). Mais au final, une fois le coup de karsher passé, ca reste toujours le bon vieux racisme hitlerien du debut du siècle. 

Quand j’étais petit, on était à l’ère Mickael Jackson, Black and White, ouverture du monde, amélioration des conditions de vie, diminution des fractures sociales. Le monde se réveillait d’un demi-siecle de peur nucléaire et s’avançait sur la voie du renouveau. Je ne sais pas comment, mais au cours de sa route, il est tombé dans un trou et s’est réveillée à la fin des années 30. On est revenu au temps du flicage permanent, de la peur tacite, de la disparité totale riche/pauvre, et de la démesure totale. Ou est donc passé l'idée d'ouverture du monde dont Kofi Annan , Nelson Mandela et Aung San Suu Kyi étaient quelques figures de proues ? Aujourd'hui, on ne parle plus que de fermetures des frontières et de recherche "d'identité nationale " : quelle blague. Pour faire court, dans les années 80, le monde occidental se battait pour que les conditions de vie et de travail au Laos s’améliorent et se rapprochent des leurs. Depuis les années 2000, le monde occidental se bat pour que ses conditions de vie et de travail se rapprochent de celles du Laos. J’espère que le monde se réveillera et essaiera de faire en sorte que la décennie qui commence soit meilleure que celles qui s’est écoulée, ce dans tous les domaines.

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